Rémy Giraud : Un chef en Haut de Loire
Rémy Giraud et Madame Bonnigal
Par vos retours de bouche, je sais que vous avez aimé Amandine Pasquier à Plaimpied, et là je peux vous certifier que vous adorerez son mentor Rémy Giraud ; Ce chef bien en toque fuit le "bling blang" de la ville pour redessiner une cuisine inspirante sans esbroufe mais avec une conviction bien concentrée. Pas d’épate dans les plats, juste ce qu’il faut de technique au service du produit, avec surtout une longueur et une tension savoureuses qui vous permettent d’avoir encore la langoustine et sa rémoulade de chou rave aux cacahuètes, lorsque vous demandez au sommelier de vous resservir un verre de Vouvray.
Autre temps fort le homard en deux services dont les saveurs iodées sont boostées par un jus brun au rhum cannelle et céleri. Que dire du Saint-Pierre aux artichauts qui reçoit la suprême onction d’un bouillon de barigoule au lard fumé aérien, bien rehaussé d’un tartuffon d’Alba caressé par des lamelles de truffe de Bourgogne. La raviole à la châtaigne dynamise des rouelles de pintadeau fondantes dans le plus parfait des conforts veloutés. Jouant sur les acides de l’abricot et l'assise moelleuse du biscuit à la pistache escorté d'une glace au miel et safran, le dessert a du ressort et de la fraîcheur.
Ici, on est loin des effets de Seine, la Loire toute proche chuchote entre Chaumont et Amboise une cuisine de Relais et Châteaux bien vécue. L’air vivifiant dessine dans le parc des sinuosités vagabondes. Les Bonnigal sont de vrais restaurateurs, sourire naturellement bios, avec attention spontanée, et ils n’ont pas succombé au néodesign tarte à la frime qui s’impose sur tout le territoire.