La douceur des tables angevines
Au cœur de l'hiver, Angers par son Salon devient la capitale des vins de Loire, une occasion de profiter de la douceur des tables de la ville : Nicolas Ruau, ex-sommelier du Crillon vient d'ouvrir à quelques lampées de la place de la mairie un restaurant délicieusement ligérien "Aux Petits Ognons". Il "chenine" à fond les lardons! Le marché conseille fidèlement sa cuisine, pleine de verve et de couleur. Le maître des lieux aime semer la curiosité et éveiller la sensibilité à travers une carte de vins pertinente et éclectique où tous les grands vignobles français sont bien représentés.
Le Boulevard Foch possède son bistrot de poupée, Chez Rémy où l'on joue des coudes autour d'une carte "anjouée", les vins de Richard Leroy y entrent en composition avec un velouté de betteraves et choux rouges qui a le sens du fondu enchaîné. Les mâles accents du paleron de boeuf de 8 heures ont de l'assurance et vont droit au goût.
A proximité de la gare, l'Ile reste celle de la tentation : c'est un lieu de passage obligé pour tous les forts en vin et adeptes de la cuisine fraîche et joyeuse de Gérard Bossé. Son épouse Catherine règne avec charme sur la salle et la carte des vins :large et astucieuse celle-ci est toujours pleine de trouvailles. C'est là que la douceur angevine prend sa source : l'anguille, le sandre ou le saumon de Loire ont l'apparence de la simplicité mais ils relèvent de la prouesse. La crème de céleri au bulot, l'huître sur sa galette de sarrazin poêlée surfent sur la vague iodée des confluences entre terre et mer... L'Anjou blanc 2009 de René Mosse vous tient alors par le coude pour vous accompagner de ses notes épicée et salines et l'Effusion 2006 de Patrick Baudoin donne une tonalité au plaisir.Pour clore ce repas bien rythmé on se fait une verticale de Coteaux de l'Aubance de Jean-Yves Lebreton à la mâche subtile et fraîche....Alors cette douceur de la Loire se dépose en nous dans un silence moelleux chargé de parfums et de promesses....