Refusons la Macdonalisation du Goût !!!
C'est à l'occasion d'une émission de radio que j'ai rencontré Jacques Puisais en 1986. Celui qui allait devenir mon mentor est un diplomate qui sait monter au créneau quand il le faut. Résistant de la première heure, Jacques Puisais ne fait qu'une bouchée des tenants de la nouvelle pensée unique alimentaire :
Son livre "Et si nous refusions la MacDonalisation du Goût" adopte un ton ferme, pacifique et didactique contre l'ordre nutritionnel mondialisé.Il fait son "Mets 1968" annonciateur de révolution de palais où chacun doit apprendre ou réapprendre le sens de ses cinq sens, avec un slogan que l'on savoure jusqu'à la substantique moelle : "Je goûte, donc je suis".
"Savoir goûter, c'est avoir appris à recevoir pour ensuite partager", personne ne peut boire ou manger à notre place . C'est ainsi que le goût des choses consommées, ressenties et révélées par l'homme conduit à la Gastronomie, art total et vivant qui dissèque, interroge, écoute, savoure, analyse l'aliment dans son environnement, offrant et donnant à chacun la possibilité d'être bien dans son corps et son esprit.
Des pâtes cuites à l'eau...
un apport de sel et elles s'agitent ...
un apport de beurre, elles sourient...
Que la carotte, le navet, le beurre soient parlants.
En présence d'aliments dépourvus de contenu sensoriel des mots disparaissent de la langue. ll convient ainsi de remettre en place une agriculture de proximité et cela ne peut se faire qu'en partant des communes. Il faut partir de ce levain là. Le problème agricole est qu'il n'y a plus assez de votants qui vivent de la terre, donc pour les politiques cela pèse moins : c'est une erreur car ce que nos parlementaires oublient, c'est que nous sommes tous des agriculteurs à travers notre alimentation.
"Le chêne que je plante aujourd'hui fera plus tard de l'ombre à mes petits enfants,"
explique le maître Puisais qui trace le sillon de la reconquête, alors suivons le dans sa quête du goût durable !