Meal Culpa Chapoutier! Forzza Giampaolo Motta !
Chez Chapoutier, Michel fait son Meal Culpa grâce à un Ermitage 2007 de haut vol : ses flaveurs de mangue, de miel, d'épices évoluent à la vitesse du carillon. La bouche onctueuse, tapisse, caresse, tourneboule, et dynamise un ceviche de langoustine à la râpée de main de gouda, escorté d'un coeur de sucrine et crème des têtes au saté, Celui-ci rebondit sur le caviar osciètre qui sonne juste avec le cru proposé.
Thomas Boullault, chef parisien de l'Arôme dans le VIIIème possède l'aplomb qu'il faut pour imprimer au plat cette allégresse à cru. En amoureux des accords mets vins et des tons sur Tain, Michel provoque l'art de revisiter ces grands crus du Rhône, en choisissant une cuisine qui sort des codes.
L'autre temps fort de ce début de printemps se situe de l'autre côté des Alpes : Giampaolo Motta, le deus ex machina du domaine Fattoria La Massa nous gratifie d'un Giorgio Primo 2008, pulpeux, gourmand et sensuel . Ses touches de zan, de cuir et ses accents de fruits noirs ont du style; à la fois puissant et structuré, ce grand rouge toscan offre sa richesse de sève et une belle fin de bouche sur l'eucalyptus.
On a là un bon compromis entre le modernisme et la tradition. L'accord met/vin s'effectue ici sur le croquant d'une tartine grillée, l'amertume d'épinard juste revenue à la poêle, et le côté canaille d'une rondelle de saucisson pistaché. La Cantina di Terlano donne ici une version personnelle et affirmée du neo-rusticisme italien.