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Lettres de goût par Denis Hervier
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26 août 2013

Je suis fier d'être "bourguichon"

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Selon l’expression de Charles VII, la France, c’est le Berry avec des provinces autour.

 

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Aussi lorsqu’un vigneron berrichon regarde vers la Bourgogne, voire s’y implante c’est parce qu’il a la côte d’or à ses pieds. Cette histoire prend sa source au début des années 1980 lorsque Jean-Marc Blain sancerrois d’origine épouse du côté de Chassagne, une fille Gagnard qui le fixe à ce terroir prestigieux de la Côte de Beaune, entre Criots, Boudriotte et Morgeot, il devient ainsi le premier bourguichon officiel : en fait, le bourguichon est né avec du sauvignon dans les veines, puis par un détour matrimonial se retrouve avec une montée de chardonnay. L’aventure se poursuit au début de ce siècle avec les Riffault, sancerrois glorieux qui font leur vie avec des bourguignonnes.

 

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Dans la quiétude de Sury en Vaux, à l’échancrure d’une route, au milieu du velours côtelé des vignes sancerroises, les Riffault se sentent pousser des racines depuis quatre générations. Le front large, le port altier, Claude est un père qui jubile intérieurement : après des humanités œnologiques à Beaune, ses deux fils Benoit, et Stephan se font un prénom dans la galaxie des étoiles du vin. Si le benjamin est revenu sur la propriété, il regagne souvent le Duché de Bourgogne pour faire la cour à sa belle famille ; l’aîné, derrière ses cils sombres de séducteur a poussé le bouchon jusqu’au Domaine Sauzet, l’un des ténors de Puligny-Montrachet ; il en est devenu l’homme orchestre pour les beaux yeux d’Emilie, l’unique fille du maître des lieux, Gérard Boudot. Les rubans de brume qui flottent au-dessus des grands crus familiaux servent de berceau à leurs héritiers.

Chaque frère tricote ainsi son petit pan de vie, entre Bourgogne et Berry, dans le respect de la paix des cépages et des conseils permanents. 

« Emilie, ne pouvant venir vivre sur le Sancerrois, c’était à moi de me déraciner, mais je reste en contact permanent avec Stephan, nous nous appelons plusieurs fois par semaine et nous voyons au moins trois fois dans le mois, ici à Puligny, comme chez moi à Sancerre tout reste très familial, explique Benoit.

"Lorsque je viens à Puligny, je déguste les vins, je donne mon avis, répond Stephan, j’apporte un regard extérieur, ce que j’aime surtout dans les vins blancs, c’est leur pureté et leur minéralité sans aucune trace de lourdeur".

"Si on a progressé dans ce sens sur le domaine Sauzet, c’est grâce à une plus grande rigueur dans le travail du sol.

Sur Sancerre, c’est la même chose, on atteint ainsi une plus grande maturité ».

Dans ce genre d’affaire, on ne dicte pas, on suggère au nom d’intérêts supérieurs qui échappent à chacun, mais ces échanges permanents servent naturellement les deux domaines. Il reste maintenant à définir ce qu’est le ban bourguichon et à trouver une sauce pour le bœuf bourguichon. Quant aux gougères et au jambon persillé, ils n'ont qu'à bien se tenir!

 

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