Quand Margaux dégrafait son corps sage
Dans une ambiance lascivo tannique, sous les sunlights de l' Eclipse, le Moulin Rouge bordelais, le repas des maîtres de chai vient de souffler sa 31ème bougie dans une atmosphère des plus délurées.
Une nouvelle fois Château Margaux s'est affirmé dans sa version 2007 comme l'un des vins de l'après midi, sa robe limpide dégage de beaux reflets pourpres; dans un style très Brassens, le vin dévoile alors un corps sage d'une grande élégance, le tannin distingué se révèle persistant, il résonne comme un hymne à la féminité avec cette part masculine propre au cru.
Lorsque résonne le french cancan, on fait vraiment le grand écart avec les 2004,
le tanin du Château Latour se durcit,
le Château Pichon Comtesse se pâme,
le Baron se fait plus caressant et Palmer offre sa suavité.
Le quadrille des saint julien est parfait :
le Ducru Beaucaillou 2008 se montre crémeux et satiné,
le Léoville Poyferré 2003 généreux
et le Léoville Barton 1998 d'un classicisme savoureux.
La revue continue avec le pas de deux des 2006 :
le Château Grand Puy Lacoste affirme sa force tranquille et l'Yquem se montre rayonnant.
Avant la polka des adieux, les leveurs de coude relèvent les jambes d'un Mouton Rothschild 2008 à la persistance froufroutante.