Primeurs 2010 chez Jean-Claude Berrouet

Dans le village de Montagne Saint-Émilion, l’œil embrasse la campagne et découvre les ondulations du vignoble. Bien assise à la sortie du bourg, la maison de Jean-Claude Berrouet merlote, avec de temps en temps la vocalise impromptue de la bise d’Avril  qui apporte sa touche au bien-être ambiant. C’est un grand jour bleu de la semaine des Primeurs. On goûte avec délices cet endroit paisible loin des turbulences des dégustations officielles.

Le maître des lieux qui vinifia Petrus de 1964 à 2007 et son fils Jeff nous introduisent dans le petit labo où trônent les deux crus familiaux ; ceux-ci ont l’accent de Lalande de Pomerol et de Montagne Saint-Émilion ; Jean-Claude Berrouet  les porte en lui naturellement, mais par modestie, il parle très rarement de ses vins de propriété :

« Nous faisons avec le fiston des crus qui expriment davantage leur délicatesse et la complexité d’un lieu, il y a peu d’extraction, peu de bois neuf, nous laissons le vin s’exprimer dans sa subtilité »

Le Vieux Château Saint-André dévoile un nez très racé de pivoine et de poivre de Sichuan, on retrouve cette fraîcheur dans une bouche d’une élégance folle avec des tanins qui s’étirent de la meilleure des façons et une finale subtile menthée. Ce Montagne Saint-Emilion est l’une des priorité du millésime pour le rapport qualité / prix, car à 11 euros la bouteille, il est difficile de faire mieux! Plus sensuel, le Château Samion vous délivre une sève plus suave avec des accents de guimauve et de violette délicieux. Il faut l’imaginer dans une dizaine d’années sur un chapon aux truffes. Il sortira à 14 euros!Merveilles d’équilibre, ces vins élégants évolueront parfaitement dans le temps, et aujourd’hui les 1982 et 1995 tiennent mieux le coup que bon nombre de grands crus de Saint-Emilion.....

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Bravo messieurs pour ce superbe article !