Vinexplose : La Jet Set du Tanin
Dans les travées de Vinexpo, le must c'est de trouver après ou avant les heures légales, la dégustation ou la soirée adéquate. Cela débute maintenant au moins 48h avant le jour J. En 2011, il faut faire suivre une garde robe entière, car entre les soirées black inside, fashion tanins tendance cool, cocktail cravaté, chaussette noire, pochette barriquée, il y a de quoi au pays des Janoueix et Moueix perdre son humour corrézien !
Le vendredi 17, dès 19h29, j'avance le col ouvert, le costume légèrement flottant vers le Château Soutard qui résonne des accents de saltimbanques bien dans leur spectacle. Je goûte le 1995 et le 2003 de la propriété sur une collection de chocolats Pierre Hermé. A 20h37, je laisse cette noble assemblée pour suivre le petit train de Saint-Emilion où Pierre Lurton s'éclipse pour rejoindre Bernadette Vizioz pour sa prochaine thématique sur Cheval Blanc.
Je mets alors le cap vers Pomerol, pour une dégustation à l'aveugle de Pomerol 1999, un millésime aujourd'hui plein de charme. De tous les vins servis, c'est le château Le Moulin qui se tient le mieux dans le verre; il fait merveille sur une lamproie merveilleusement mise en saveurs par Geneviève Querre. Le président Jean Marie Garde est en verve, et chacun redouble d'attention sur un Eglise Clinet 1981 sensuel, avec encore beaucoup de fraîcheur; le Latour 1987 a également de la tenue. Très belle soirée !
Le lendemain au petit déjeuner je croise un Conseillante 1999, un peu en retrait. Au coeur de la matinée je repasse sur Saint Emilion pour assister aux préparatifs du pique nique au Château Dassault. Laurence Brun est en cuisine et elle dégaine un 1983, délicieusement truffé.
Quelques lampées de 2003, et me voici reparti pour l'inauguration du chai de Cheval Blanc : les ondulations de la terrasse végétale d'où l'on domine le plateau de Pomerol est du meilleur effet, et les répliques de Pierre Lurton à la hauteur de l'évènement. En cuisine le chef Jean Baptiste Depons envoie un veau sous la mère et sa purée truffée digne du Cheval Blanc 1990 servi en double magnum. Par gourmandise je goûte à quatre reprises ce nectar; à chaque fois l'expression est différente, la plus parfaite étant celle où densité et tension se complètent avec le soyeux renversant du cru.
La fête se poursuit jusqu'à l'heure du thé où l'on bascule vers la rive gauche pour honorer les crus classés de Pessac Léognan. Les rouges 2008 y sont bien cravatés, et leur doiture vibrante avec ses accents de fumé représentent au mieux le classicisme bordelais. Haut Brion, Mission, Pape Clément, Haut Bailly, Malartic, Chevalier, Bouscaut, Carbonnieux, Fieuzal, Latour Martillac répondent au mieux à l'exigence qualitative demandée. En blanc j'ai toujours un faible pour le fruité croquant de Carbonnieux, et la subtilité des profils de Latour Martillac, Couhins Lurton, et Chevalier.
Chaque table ne goûtant pas les mêmes flacons, j'ai mesuré ma chance d'être présenté au Haut Bailly 1998, Carbonnieux rouge 2005, Bouscaut rouge 1985 (le premier magnum était quelconque mais le second avait de la tenue) et au magnifique Chevalier rouge 1981. Ce domaine donne d'ailleurs chaque lundi de Vinexpo l'une des fêtes les plus abouties....
En attendant il y a Dimanche, c'est un autre jour, le seigneur se nomme Olivier Decelle, les vassaux, Pierre Jean Villa, Alphonse Mellot, Thierry Germain, Jean Louis Trapet, Jean Marc Boillot, Jacky Barthelmé, Stephan Derenoncourt, Christine Vernay et Paul Amsellem...
Ce sera pour la prochaine fois...